Aux Dames
Aux Dames.
BEautez, d'ont l'esclat non pareil
Obscurcit mesme le Soleil,
Soit qu'il entre dans sa carriere;
Ou soit que retournant sous l'eau,
Il cache aux humains la lumiere
De son admirable flambeau.
Vous pouvez d'un trait de vos yeux,
L'esbloüir au milieu des cieux,
Et le faire cacher de honte;
Ou de crainte qu'en le voyant,
Vostre beauté, qui se surmonte,
N'eclypse son œil flamboyant.
Mais à ce Soleil mon vaincueur,
Qui rayonne dedans mon cœur,
Mieux que l'autre en son hemisphære,
Ce bel œil, qui me fait la loy,
Tout ce que vous luy pouvez faire,
C'est de l'adorer avec moy.
Aussi, beau Soleil, je pretens
De vous voir reluire en tout temps,
Et monstrer que vostre lumiere,
Sans eclypse & sans accident,
Comme elle est tousiours sans premiere,
Est encore sans Occident.
Bel Orient de mes beaux jours,
Bel astre dont je suy le cours,
Vostre influence ne m'asseure,
Que de mourir en vous suyvant,
Mais mourir de ceste blesseure,
M'est plus cher que d'estre vivant.
Voila pourquoy soit, que le sort
Me donne la vie ou la mort,
Vous pouvez bien estre contraire
A toutes mes affections,
Mais non pas jamais me distraire
D'adorer vos perfections.
BEautez, d'ont l'esclat non pareil
Obscurcit mesme le Soleil,
Soit qu'il entre dans sa carriere;
Ou soit que retournant sous l'eau,
Il cache aux humains la lumiere
De son admirable flambeau.
Vous pouvez d'un trait de vos yeux,
L'esbloüir au milieu des cieux,
Et le faire cacher de honte;
Ou de crainte qu'en le voyant,
Vostre beauté, qui se surmonte,
N'eclypse son œil flamboyant.
Mais à ce Soleil mon vaincueur,
Qui rayonne dedans mon cœur,
Mieux que l'autre en son hemisphære,
Ce bel œil, qui me fait la loy,
Tout ce que vous luy pouvez faire,
C'est de l'adorer avec moy.
Aussi, beau Soleil, je pretens
De vous voir reluire en tout temps,
Et monstrer que vostre lumiere,
Sans eclypse & sans accident,
Comme elle est tousiours sans premiere,
Est encore sans Occident.
Bel Orient de mes beaux jours,
Bel astre dont je suy le cours,
Vostre influence ne m'asseure,
Que de mourir en vous suyvant,
Mais mourir de ceste blesseure,
M'est plus cher que d'estre vivant.
Voila pourquoy soit, que le sort
Me donne la vie ou la mort,
Vous pouvez bien estre contraire
A toutes mes affections,
Mais non pas jamais me distraire
D'adorer vos perfections.