[Dedication]
A Tres Illustre Seigneur
Messire Louys de Mongommery, Chevalier,
Seigneur de Dusse, &c.
MOn Seigneur, j'ay doubtè par quelque lōg' espace,
S'il me seroit permis, si je prendrois l'audace,
De presenter ces fruits de mon petit labeur,
A ton Illustre esprit & ta noble grandeur;
Cognoissant leur valeur, si maigre & si petite,
Au regard de l'honneur que ton renom merite:
Mais allant ta douceur rondement compartir,
Avec le bon vouloir que j'ay de te servir:
Ie me suis resolu de mon concept parfaire;
Ayant l'opinion qu'il te pourra complaire:
En tant que le subjet que ce livret repand
(Asçavoir des effects de l'Archerot volant)
Semble en part convenir (pardonne a marudesse)
Au verdoyant Auril de ta brusque Ieunesse.
Ieunesse print jadis Cupidon pour mary,
Dont l'un ne peut jamais quitter l'autre party.
Quelqu'un me respōdra, qu'il ne faut qu'on applique
L'huile bruslable au feu, pour estre assez lubrique
La Ieunesse par soy, sans la plus esmouvoir:
Ie diray sur cela; Qu'en faisant mon debvoir,
I'imite en ce mien fait, Solon de Salamine,
Lequel (comme il avoit sapience Divine)
Fìt dresser un perron tout devant son logis;
Ou tout le cas d'Amour en peinture estoit mis:
Pour par ces beaux pourtraits ses Escoliers appredre
A bien contregarder leur Ieunesse encor' tendre,
Et choisir en tel fait, ce qu'est digne d'honneur,
Et reprouver le mal, & l'avoir en horreur.
Doncq' a semblable fin, treshumble je m'addresse,
Avec mon petit don, divers ta Gentillesse,
Mon Seigneur, suppliant le vouloir accepter,
Et d'un œil favorable & bening regarder:
Recevant quant & quant le service sincere
De celuy qui te l'offre, & t'ayme, & te revere.
Messire Louys de Mongommery, Chevalier,
Seigneur de Dusse, &c.
MOn Seigneur, j'ay doubtè par quelque lōg' espace,
S'il me seroit permis, si je prendrois l'audace,
De presenter ces fruits de mon petit labeur,
A ton Illustre esprit & ta noble grandeur;
Cognoissant leur valeur, si maigre & si petite,
Au regard de l'honneur que ton renom merite:
Mais allant ta douceur rondement compartir,
Avec le bon vouloir que j'ay de te servir:
Ie me suis resolu de mon concept parfaire;
Ayant l'opinion qu'il te pourra complaire:
En tant que le subjet que ce livret repand
(Asçavoir des effects de l'Archerot volant)
Semble en part convenir (pardonne a marudesse)
Au verdoyant Auril de ta brusque Ieunesse.
Ieunesse print jadis Cupidon pour mary,
Dont l'un ne peut jamais quitter l'autre party.
Quelqu'un me respōdra, qu'il ne faut qu'on applique
L'huile bruslable au feu, pour estre assez lubrique
La Ieunesse par soy, sans la plus esmouvoir:
Ie diray sur cela; Qu'en faisant mon debvoir,
I'imite en ce mien fait, Solon de Salamine,
Lequel (comme il avoit sapience Divine)
Fìt dresser un perron tout devant son logis;
Ou tout le cas d'Amour en peinture estoit mis:
Pour par ces beaux pourtraits ses Escoliers appredre
A bien contregarder leur Ieunesse encor' tendre,
Et choisir en tel fait, ce qu'est digne d'honneur,
Et reprouver le mal, & l'avoir en horreur.
Doncq' a semblable fin, treshumble je m'addresse,
Avec mon petit don, divers ta Gentillesse,
Mon Seigneur, suppliant le vouloir accepter,
Et d'un œil favorable & bening regarder:
Recevant quant & quant le service sincere
De celuy qui te l'offre, & t'ayme, & te revere.